A l’aube de la conquête romaine les populations celto ligures qui occupaient notre territoire étaient décrites comme farouches par les chroniqueurs grecs, Les oppida, habitats fortifiés des hauteurs furent « romanisés » mais c’est surtout la plaine et les habitats de bas de pente qui connurent les plus grandes transformations. La société rurale à l’époque romaine était très structurée. Il n’est pas déraisonnable de penser que la plaine naissante de l’arc ait été « centurié », c'est-à-dire qu’elle ait été organisée selon les critères précis du cadastre romain.
Quoi qu’il en soit on peut localiser une vingtaine de sites, des établissements agricoles, dont les plus importants se situent aux quartiers de La Plaine à Vitalis et aux Molières. Parmi les sites locaux on peut remarquer aussi quelques établissements industriels : au moins 3 fours de tuiliers et un moulin à eau. Certains indices comme des cubes de mosaïque en pâte de verre, des éléments de placage en marbre local ou autre, des éléments architecturaux tels que des fûts de colonne en granit gris et des blocs de calcaire sculptés, soulignent l’aspect luxueux de certaines habitations.
Si le territoire est riche en vestiges romains, que ce soit dans la plaine ou plus au sud au bas des pentes des zones collinaires, le village proprement dit par contre, n’a pas livré d’éléments significatifs si ce n’est un morceau de tuile au centre.
Le territoire de Pourcieux est traversé d’Ouest en Est par la voie romaine de Fréjus à Aix. Cette voie a connu des dénominations différentes à certaines époques. Via Julia, Via Aurelia, Via publica aureliana…… Dans le village elle passait à proximité de l’église paroissiale, traversait le parc en écharpe et remontait sur l’emplacement de la « Carraïre » pour rejoindre le pont romain sous l’ancienne RN7. Elle se dirigeait ensuite vers Patissaure où a été découverte une borne milliaire et continuait vers Tourves.
De par sa position de plaque tournante géographique, le territoire communal possède aussi d’autres chemins ou drailles antiques voire même protohistoriques. Le « chemin des contrebandiers » par exemple permettait un accès très direct à la vallée de l’Huveaune et à Marseille. Il en est de même au Nord pour les vallons traversant le bois du Méjean vers les alpes.
 
Frédéric Mistral dans son dictionnaire « Le Trésor du Félibrige » fait état d’une Vénus découverte à Pourcieux et achetée par le musée d’Avignon en 1886. Cette statue romaine est aujourd’hui connue sous le nom de Vénus d’Avignon et on peut la voir au musée Calvet de cette ville.
 
La fiche d’inventaire du musée date cette statue de l’époque impériale et situe sa collecte sur un « site inconnu de Pourrières ».
 
Cette statue acéphale de 122 cm de haut, en marbre blanc, taillée en ronde bosse, représente Vénus avec un dauphin.
 
On peut raisonnablement penser à la présence d’un temple dédié à Vénus situé à Tégulata, importante station romaine sur les territoires de Pourcieux et Pourrières, si l’on considère les colonnes de granit, les corniches et autres éléments sculptés de la plaine de Pourcieux et surtout le dauphin de pierre appelé localement « le Bœuf » au bassin de Vitalis (aujourd’hui disparu).

(Nous remercions la Fondation Calvet pour la communication gracieuse de la photo et de la fiche d’inventaire).