En 950 Arlulf de Marseille ou Arlulfe, le premier ancêtre connu de la famille des vicomtes de Marseille dont les héritiers conserveront la terre locale jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, bénéficie des terres fiscales et des droits publics sur le Val de Trets et donc le fief de Pourcieux, de la part du roi de Bourgogne-Provence Conrad III de Bourgogne.
 
Le castrum et la villa de Porcils
 
C’est vraisemblablement aux alentours de l’an mil que le castrum du village a été édifié sur la butte de Sainte Croix qui a elle-même livré des vestiges d’occupation romaine et protohistorique.
 
Un castrum désigne un bourg fermé de murs et fortifié, il est situé sur une petite butte et constitue un habitat de type motte castrale.
Les vestiges de cet habitat sont aujourd’hui peu éloquents. Il ne reste au sommet qu’un départ de voûte et un « pilon » jadis aménagé en oratoire.
Ce castrum est attesté dans le cartulaire de Saint Victor au début du XIème siécle (1010) lorsque Billielde, fille du Vicomte de Marseille Guillem I donna la part de Pourcieux qu’elle possédait à l’abbaye de Saint Victor.
Parallèlement au castrum est plusieurs fois associée la Villa porcilis ou Villa Porcils ( (19 Janvier 1020 in villam quam vocant Porcilis). Située en contrebas du castrum cette « Villa » qui désigne une agglomération d’habitations rurales, un village ouvert, est à l’origine du village actuel. Elle comprenait vraisemblablement la ferme castrale située sur l’emplacement du château d’Espagnet et du château d’Agoût en face le lavoir public.
 
Au cours des différentes donations à l’abbaye de Saint Victor, le cartulaire fait aussi état de « mansus ou mansum ». C’est ce que nous appellerions aujourd’hui une ferme, c'est-à-dire une étendue de terre avec des bâtiments d’exploitation et la maison d’habitation .
 
Fort de 70 feux en 1303-1304, de 60 feux en 1315-1316, le village fut bien proche de la désertion avec seulement 6 foyers contribuables en 1471 (Inventaire général du patrimoine culturel IA83001260 2002 Sauze Elisabeth).
 
Le déperchement de l’habitat est probablement intervenu au moment de la reprise démographique au début du XVème siècle et a dû aboutir assez rapidement à l’abandon complet du site médiéval.
 
La raison de l’abandon du castrum semble expliquée dans les archives communales lors d’un procès avec le seigneur local « l’eau de la fontaine appartenant à la communauté depuis une époque antérieure à la création du lieu qui dut être transféré à l’occasion et pour l’usage de la dite fontaine »

(Archives municipales DD 1673).

 
L’église paroissiale
 
Plusieurs mentions du même cartulaire ont également associé très tôt le Castrum et la Villa porcils à l’église paroissiale Saint Victor (ecclesiam parrochialem de porcils) (Sancti Victoris de porcils cum capellis suis)….
 
L’éloignement de l’église et du village, à fortiori du castrum reste encore aujourd’hui une énigme. En l’absence de vestiges d’habitations moyenâgeuses à proximité de l’édifice religieux on peut penser que l’église paroissiale était une chapelle placée sur la voie de communication principale au Moyen âge, l’ancienne voie romaine, et que cette dernière à été utilisée et réaménagée au fur et à mesure de l’évolution du bourg. Les observations réalisées dans les années 80 au cours de la réfection de l’édifice religieux (chevet carré et sépulture extérieure antérieure à l’église avec poterie grise) confortent cette hypothèse.
 
Pour une histoire plus détaillée de l’église paroissiale cliquer ici (disponible prochainement)