Avis de dcs Roger BELLIARDORoger2022 1Roger2022 2Roger2022 4Roger2022 5

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Un registre de condoléances a été installé devant la Mairie

C’est avec une infinie tristesse que je vous fais part du décès de Monsieur Roger BELLIARDO, à l’âge de 82 ans et quelques jours.

Je perds un ami cher et le village perd un homme d'une grande discrétion et d'une très grande gentillesse, un Aubagnais de naissance fortement attaché à Pourcieux.

Malgré cette terrible maladie qui le rongeait depuis des mois, il ne se plaignait jamais et avait toujours des mots d’humour pour ses soignants et ses connaissances. Jusqu'à son dernier souffle, son leitmotiv : « tout va bien, besoin de rien ».

C’était un artiste, Il créait, dans son atelier (photos) sur la colline de Sainte-Croix, avec beaucoup de temps et une patience infinie des magnifiques compositions avec des ceps de vignes et des santons ainsi que des fontaines miniatures à partir de mallons de couvert (carreaux rectangulaires en terre cuite qui étaient posés en toiture sous les tuiles), le tout façonné manuellement.

Il faisait généreusement profiter ses nombreux amis de ses œuvres, récemment il avait don à la commune d’une réplique, à l’échelle, de la fontaine située sur la place du village (photos),

À plusieurs occasions il avait exposé quelques-unes de ses créations au village.

Il écrivait aussi des textes plutôt malicieux avec des touches d’humour, d'argot et de familiarité, comme celui recopié, au hasard, ci-dessous :

‘’ LE VIEUX MIROIR

            Hélas ! je suis un très vieux miroir j'ai passé les trois quarts de ma vie sur une vieille commode, ma complice, je suis à moitié écaillé, usé, comme le cadre qui m’entoure.

            À ma première vision j’ai commencé à voir des “mecs” qui se faisaient chier à faire un nœud de cravate, et aussi ceux ou celles qui se perçaient les vers de peau, et à mesure qu’ils giclaient, j’en avais “plein la gueule” ; si l’on peut dire, c’est peut-être pour cela que mon cadre est vermoulu. Une fois j’ai vu une grosse “mégère” se bagarrer avec un soutien-gorge trop petit, vu que ce n'étaient pas des “lolos” qu’elle avait ; c’était des ballons dirigeables, il lui fallait une brouette pour les transporter. Et l’autre, ce “rigolo”, qui ne savait même pas marcher droit, et qui essayait de danser devant moi ; je me suis pensé “pauvre con vu l’allure que tu as” ; ce n’est pas demain la veille que les gonzesses vont danser avec toi.

            Et puis, ensuite, on m’a séparé de la commande pour me pendre dans la chambre en “biais”. Au début, je n’ai pas compris, mais ces “salauds” m’ont obligé à faire le “voyeur”.

            Je rougis presque de honte à vous avouer, ce que l'on m’a infligé à voir. Ah ! des culs j’en ai vu ; des petits, des gros, des moches et des supers “heureusement d’ailleurs” ; sinon je me serais brisé. J’ai aussi assisté à des scènes bizarres “que” je ne peux vous raconter, car vous vous les imaginez. J’en ai vu des vulgaires, des monotones et de très belles et sensibles, que j’aurai bien voulu sortir de mon cadre pour participer, mais cet enfoiré me tenait bien. Par contre, pour les autres, je faisais semblant de ne pas les voir.

            J’ai aussi vu tous ces “machins” ; petits et gros, pas en tire-bouchon quand même “faut pas déconner”. À midi, beaucoup de clientes, à et quart, très peu, et à la demi “plus dégun”.

            Miroir, je t’envie et je te plains en même temps.

Roger BELLIARDO ‘’